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Relevés de carrière : de moins en moins d’informations pour contrôler sa carrière

Flash Retraite
29 mars 2023

Relevés de carrière : de moins en moins d’informations pour contrôler sa carrière

Depuis début mars 2023, l’Agirc Arrco a modifié la forme et les informations disponibles de son relevé de carrière.

Cécile REVON, co-gérante de CIRDIS Retraite décrypte pour vous ce qui a changé et quelles en sont les conséquences pour contrôler sa carrière. Mais au fait, est-ce si important de contrôler sa carrière ?


1. Un nouveau relevé de carrière Agirc Arrco depuis début mars 2023

Le relevé Agirc-Arrco est le relevé émis par le régime complémentaire du secteur privé, l’Agirc Arrco.

Avant mars 2023, il contenait des informations complémentaires à celles figurant sur le relevé de carrière global, émis par info-retraite.

Depuis, le relevé Agirc-Arrco semble tendre à devenir un simple sous-ensemble du relevé de carrière info-retraite.

Disparition des anciens points Arrco et Agirc

Le nouveau relevé Agirc-Arrco n’affiche plus les anciens points Arrco et les anciens points Agirc, mais la somme des uns et des autres convertis en points Agirc-Arrco.

En effet, les régimes Arrco et Agirc n’existent plus depuis le 1er janvier 2019 et ont été transformés en un seul régime : Agirc-Arrco.

Désormais, Il n’est plus possible de dissocier les anciens points Arrco des anciens points Agirc puisque seule la somme des 2 est disponible.

Apparition du « salaire »

Le salaire est une nouvelle donnée du nouveau relevé Agirc-Arrco. C’est incontestablement plus parlant pour un assuré qu’un nombre de points dont on se représente mal la valeur et l’importance !

À noter, quelques difficultés de lecture du relevé dans certains cas : l’information peut être manquante certaines années. Ou au contraire, 2 salaires différents peuvent apparaitre pour une année et un même employeur !


2. Conséquences : Globalement plus simple à lire , mais moins facile pour contrôler sa carrière.

Une analyse de carrière faussement facilitée

Le fait d’avoir le salaire d’une année peut laisser penser qu’il est désormais plus facile de contrôler l’exactitude des données détenues par les caisses, puisqu’un assuré peut retrouver sur ses bulletins de paie le salaire qui y figure et le comparer.

Mais, admettons que le salaire mentionné soit exact, cela vous assure-t-il que le nombre de points mentionné l’est ? Non, le salaire mentionné par la caisse peut correspondre à celui que vous avez perçu, sans que le nombre de points figurant sur la même ligne corresponde au nombre de points correspondant au salaire cotisé.

Un mélange de points qui nuit à la lisibilité pour les cadres

Les anciens points Agirc et Arrco correspondaient aux droits obtenus en contrepartie des cotisations en tranche 1 et en tranche 2 figurant sur les bulletins de paie.

Ainsi, un assuré cadre pouvait détecter aisément si les points Agirc figuraient bien sur son relevé en complément des points Arrco.

Et il pouvait corroborer le nombre de points affichés sur son relevé avec son salaire et les assiettes de cotisations dans chaque tranche.

Désormais, le mélange des points Agirc avec ceux de l’Arrco ne permet plus de distinguer et donc de détecter les éventuelles erreurs.


95% des relevés de carrières contrôlés chez CIRDIS Retraite contiennent des anomalies

3. Mais au fait… est-ce si important de contrôler sa carrière ?

Rappel historique

L’esprit de la loi de 2003, instaurant le relevé individuel de situation était de faciliter la reconstitution de la carrière de l’assuré.

Ce document unique regroupant l’ensemble des données de retraite d’un assuré, avait pour objectif de lui permettre de VÉRIFIER l’exactitude des données retenues pour le calcul de sa retraite.

Transformation progressive des relevés avec de moins en moins d’informations

Le Relevé Individuel de situation a connu une profonde transformation dans sa forme en 2021. Les informations disponibles dans l’ancien RIS (Relevé Individuel de Situation) se présentent sous une forme différente, plus synthétique. Mais certaines données ont disparu au passage, comme par exemple, les anciens points Agirc et anciens points Arrco.

Ainsi, au fil des années, l’assuré dispose de moins en moins d’informations pour contrôler la concordance entre ses droits réellement cotisés et les droits retenus par les organismes de retraite.

Pourtant, les erreurs ne sont pas moins nombreuses

L’informatisation a réduit le nombre d’erreurs

On ne peut pas nier qu’il y a moins d’erreurs sur les années 2000 que sur les années 80 et moins sur les années 1980 que sur les années 1970, grâce à l’informatisation des données.

Que valent les algorithmes « détecteurs d’erreurs » ?

De plus, les caisses mettent en place des « détecteurs automatiques d’erreurs » qui ont leur intérêt.

Mais un tel outil est capable de signaler que vous n’avez pas de droit sur une période où vous n’avez pas travaillé, donc l’anomalie détectée n’en est pas une.

Mais il passera à côté d’une augmentation de salaire qui n’a pas été prise en compte.

Alors pourquoi la Cour des Comptes constate depuis 2014 une forte dégradation des erreurs de liquidation ?

Pourtant, en travaillant sur les carrières de nos clients, nous constatons encore de nombreuses erreurs : droits manquants, erronés, présent dans le régime de base et non dans le régime complémentaire ou inversement…

En résumé,

L’assuré a de moins en moins les moyens du contrôle… Alors que, de nombreuses erreurs persistent dans les relevés.
Pourtant les enjeux ne sont pas des moindre : ne pas passer à côté d’une éligibilité à un départ anticipé, ne pas racheter des trimestres en trop, de pas décider d’une date de départ en fonction d’un montant de retraite qui serait minoré ou majoré à tort…

C’est pourquoi, chez CIRDIS Retraite, nous pensons qu’une analyse de carrière est indispensable avant toute préconisation ou estimation de droits à la retraite.

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